Rouille argentée des bananes martiniquaises: distribution et méthode de lutte

Silver rust bananas in Martinique: distribution and methods of control

15 rue Pasteur, 11000 Carcassonne, France

Auteur de correspondance : f.rey@laposte.net

Résumé

Introduction. Depuis 1996, les dégâts de rouille argentée, occasionnés jusqu'alors par Hercinothrips femoralis Reuter, sont devenus très préjudiciables à la commercialisation. La présente étude a cherché à apporter quelques éléments sur le ravageur, sa dispersion et les méthodes de lutte. Matériel et méthodes. L'évolution des populations et des dégâts de rouille argentée a été suivie pendant un an, sur dix bananeraies sélectionnées. Des échantillons ont été prélevés sur ces plantations pour vérifier l'identification du thrips. Afin d'améliorer la lutte, des gaines standard et des gaines imprégnées d'insecticide (cyperméthrine ou fipronil) ont été testées. Résultats et discussion. Le thrips Elixothrips brevisetis Bagnall semble avoir remplacé H. femoralis. Il est aujourd'hui responsable des dégâts de rouille argentée en Martinique et capable de pulluler à tout moment de l'année sur l'ensemble de l'île. Les gaines standard ont permis de protéger 96 % des doigts, alors que, sur régimes non gainés, le taux de parasitisme a été de 98 %. Bien que les gaines imprégnées d'insecticide protègent 100 % des doigts, leur intérêt paraît limité en raison des contraintes qu'elles imposent. Conclusion. Dans la lutte contre ce ravageur, ce n'est pas le type de gaine mais la date de la pose qui est déterminante. Une gaine standard, posée au stade de la “ dernière main femelle découverte ”, paraît être le moyen le plus adapté pour protéger les régimes et, cela, sans utiliser d'intrant chimique.

Abstract

Introduction. Since 1996, silver rust damage, caused hitherto by Hercinothrips femoralis Reuter, has become very harmful for marketing. The present study aimed to collate information on the pest, its dispersion and the methods to control it. Materials and methods. The evolution of the populations and the damage of silver rust was followed in ten selected banana plantations for one year. Samples were taken on these plantations to check the identification of the thrips. To improve the control, standard bunch covers and insecticide- (cypermethrin or fipronil) impregnated bunch covers were tested. Results and discussion. The thrips Elixothrips brevisetis Bagnall seems to have replaced H. femoralis. It is today responsible for the damage of silver rust in Martinique and able to constantly pullulate throughout the year everywhere in the island. The standard bunch covers made it possible to protect 96% of the fingers, whereas, on bunches not covered, the parasitism rate was 98%. Although the insecticide-impregnated bunch covers protect 100% of the fingers, their interest appears limited because of the constraints that they impose. Conclusion. To control the thrips, it is not the type of bunch cover which is the determining factor, but the date of the installation. A standard bunch cover, placed at the stage of the “last female hand discovered”, appears to be the best method for protecting the bunches, and without using chemicals.