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Fruits
Volume 64, Number 2, March-April 2009
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Page(s) | 99 - 110 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/fruits/2009005 | |
Published online | 01 April 2009 |
The Chilgoza of Kinnaur. Influence of the Pinus gerardiana edible seed market chain organization on forest regeneration in the Indian Himalayas
1
Cirad, Es, UR 36, Tac-36 / D, 34398 Montpellier Cedex 5, France
2
Inventaire Forestier National (IFN), Château des Barres, 45290 Nogent-sur-Vernisson, France
Corresponding author: regis.peltier@cirad.fr
Received:
4
June
2008
Accepted:
24
September
2008
Context, objective and methods. In the north of India, in the Himalayas, the high-altitude slopes [(between 1800 and 3300) m] are covered by forests where Pinus gerardiana dominates. This pine is known for its edible seeds (Chilgoza). The recent evolution of nut harvest methods means that there is danger of the disappearance of natural seedlings and the ageing of the forests. Therefore, a survey was carried out from 1998 with a hundred farmers, which was supplemented with field visits and discussions with resource people involved in the commercial chain. Results. In the 1950s, traditional harvesting rules made it possible to respect trees and to allow a small portion of seeds to reach the ground. So, in spite of particularly difficult ecological conditions, the forest was able to regenerate. During the five last decades, the roads opening have allowed an irrigated cash-arboriculture development in the valleys. The village communities have become less dependent on the Chilgoza trade and sell the nut harvest contracts to private contractors who employ foreign workers, cut many branches and practically collect all the seeds. So, regeneration has become practically non-existent. The poorest inhabitants cannot have access to this resource anymore. In town, the retail sale of Chilgoza represents a market of (100 to 300) t·year–1, at a price from (15 to 20) €·kg, i.e., a market chain from (1.5 to 6) M€·year–1. Discussion and conclusion. The authors put forward a proposal to substitute for the two private platforms (purchase and drying) of New Delhi an organization with a non-lucrative purpose, concerned with a more respectful socio-economic development of the environment. This unit would centralize Chilgoza buying, drying and storage in the production place. Then, it would ensure sales to urban sellers, at the time of the peak of market demand. This would allow for a more significant part of the market chain added value to remain in the valley; this money at the same time would make it possible to fight against poverty and to regenerate natural resources. The authors are campaigning to see that research and development projects, financed with national or international funds, come to support these proposals.
Résumé
Contexte, objectif et méthodes. Dans le nord de l'Inde, dans l’Himalaya, les pentes d’altitude [(entre 1800 et 3300) m] sont couvertes par des forêts où Pinus gerardiana domine. Ce pin est connu pour ses graines comestibles (Chilgoza). L’évolution récente des méthodes de récolte laissent craindre la disparition des semis naturels et le vieillissement des forêts. C’est pourquoi des enquêtes ont été réalisées en 1998 auprès d’une centaine de paysans de la région ; elles ont été croisées avec autant de visites de terrain et avec des entretiens avec des personnes ressource de la filière commerciale. Résultats. Dans les années 50, la récolte traditionnelle permettaient de respecter les arbres et de laisser une petite partie des graines atteindre le sol. Ainsi, malgré des conditions écologiques particulièrement dures, la forêt pouvait être régénérée. Au cours des cinq dernières décennies, l’ouverture de routes a permis le développement d’une arboriculture irriguée de rente dans les vallées. Les communautés villageoises sont devenues moins dépendantes du commerce du Chilgoza et ont majoritairement décidé de vendre les contrats de récolte des graines de leurs forêts à des entrepreneurs privés, qui emploient les ouvriers étrangers et font couper beaucoup de branches pour récolter pratiquement toutes les graines. Ainsi la régénération est devenue pratiquement inexistante. Les habitants les plus pauvres ne peuvent plus avoir accès à cette ressource. En ville, la vente au détail de Chilgoza représente un marché (100 à 300) t·an–1, à un prix de (15 à 20) €·kg–1, soit une filière de (1.5 à 6) M€·an–1. Discussion et conclusion. Les auteurs font une proposition pour substituer aux deux plates-formes privées (achat et séchage) de New-Delhi un organisme à but non-lucratif, soucieux d’un développement socio-économique plus respectueux de l'environnement. Cet élément centraliserait les achats, le séchage et le stockage de Chilgoza sur le lieu de production. Puis, il superviserait les ventes aux vendeurs urbains, au moment du pic de la demande du marché. Une part plus importante de la valeur ajoutée resterait ainsi dans les zones de récolte; cet argent permettrait à la fois de lutter contre la pauvreté et de régénérer les ressources naturelles. Les auteurs militent pour que des projets de recherche et de développement, financés sur fonds nationaux ou internationaux, viennent appuyer ces propositions.
Key words: India / Pinus gerardiana / Himalayan region / highlands / seeds / nonwood forest products / natural regeneration / sustainable land management / marketing channels
Mots clés : Inde / Pinus gerardiana / région himalayenne / région d'altitude / graine / produit forestier non ligneux / régénération naturelle / gestion foncière durable / circuit de commercialisation
© CIRAD, EDP Sciences, 2009